Le pastel dans le coeur des amateurs et des collectionneurs d'oeuvres d'art

Mes pastels que j’expose suscitent souvent de l’étonnement et certaines questions.

En effet, l’œuvre au pastel qui présente un rendu soigné au même titre qu’une huile surprend bien des gens. Pourtant, déjà au XVIII^e siècle, le pastel connaît un âge d’or avec des portraits « aboutis » de la monarchie avec des artistes tels que Maurice Quentin de La Tour.

La Révolution française (1789) condamnera également ces pastellistes associés au pouvoir et il faudra attendre la venue des impressionnistes pour que le pastel reprenne ses lettres de noblesse avec, notamment, Edgar Degas et Berthe Morisot. Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté (1869-1937) nous le fera connaître. Depuis le foisonnement des techniques de fabrication, des supports et des associations (au Québec, on retrouve la Société de Pastel de l’Est du Canada [PSEC]) ont contribué à sa découverte auprès d’un large public et à l’éclatement des sujets et des rendus, ce qui justifie l’emploi du terme « peindre au pastel ».

Pourtant, son usage coïncide en quelque sorte, et ce, depuis des millénaires, avec le concept de l’ajout d’un liant à des pigments broyés, ce que Léonard de Vinci nommera plus tard « peinture sèche ». La simplicité de sa composition (une charge blanche pour contrôler son ton, un liant et des pigments purs) et de son application garantit la conservation des œuvres.

Pensées lointaines

Ainsi protégées par un verre de qualité, les œuvres conserveront pour toujours l’éclat de leurs couleurs et l’aspect mat et velouté qui nous étonnent. En plus, ce type de verre offre une limpidité telle que nous pouvons apprécier parfaitement les richesses qu’offre le pastel.

Ainsi le pastel se distingue des autres médiums sous plusieurs aspects. D’abord l’utilisation directes de bâtonnets de pastel, avec leur pigmentation pure, donne une richesse de couleurs souvent plus difficile à obtenir avec les mélanges que nécessitent, par exemple, la peinture à l’huile. Il arrive donc souvent que les gens manifestent leur étonnement à propos de la brillance des couleurs.

Ensuite, l’aspect ‘’soyeux’’ de la matière picturale est propre au pastel. Tout tableau gagne à être vu et apprécié directement. Aucune photo ne peut faire ressentir autant l’impression de la matière. Citons, par exemple, une reproduction d’une œuvre célèbre achetée en magasin. Jamais elle n’égalera l’effet de présence de la matière. Pour le pastel, cette sensation est particulièrement vraie. La combinaison de la poudre de pastel avec le grain du papier est singulière et agréable.

Suivant ces explications, j’exprime souvent aux gens que les collectionneurs de tableaux devraient compléter leur corpus avec des œuvres réalisées avec ce médium qui a toujours marqué l’histoire de l’art.

En définitive, le pastel sec nous donne des œuvres abouties abordant tous les sujets : portraits, paysages, scènes de vie, etc., dans des styles académiques ou contemporains. Sa conservation est garantie par sa simplicité et par un verre protecteur de qualité qui élimine à 95 % les reflets indésirables et qui est d’une limpidité totale. Sa place dans l’Univers des Arts devrait aussi inciter les collectionneurs à lui faire une place de choix dans leur vie.

Pastel in the hearts of art lovers and collectors

The pastels that I exhibit often provoke astonishment and certain questions.

Indeed, the pastel art which presents a neat rendering in the same way as oil surprises many people. However, already in the 18th century, pastel experienced a golden age with "accomplished" portraits of the monarchy with artists such as Maurice Quentin de La Tour.

The French Revolution (1789) also condemned these pastel painters associated with power and it was not until the arrival of the Impressionists that pastel regained its pedigree with, in particular, Edgar Degas and Berthe Morisot. Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté (1869-1937) will will reintroduce the technic to us. Since the proliferation of manufacturing techniques, supports and associations (in Quebec, we find the Pastel Society of Eastern Canada [PSEC]) have contributed to its discovery among a large public and the explosion of subjects and renderings, which justifies the use of the term "painting with pastels".

Inconnu

However, its use coincides in a way, and has done so for millennia, with the concept of adding a binder to crushed pigments, what Leonardo da Vinci would later call " dry paint ". The simplicity of its composition (a white filler to control its tone, a binder and pure pigments) and its application guarantees the conservation of the works.

Thus, protected by quality glass, the works will forever retain the richness of their colors and the matte and velvety appearance that shocks us. Following these explanations, I often express to people that collectors of paintings should complete their corpus with works made with this medium which has always marked the history of art.

As a painter, pastellist and portraitist, I would also like gallery owners to give more space to these works. I know and I understand the reality of gallery owners for whom the manipulation of frames is more delicate, but why not also give ourselves the mission of keeping a small place for the promotion of this noble medium?

Ultimately, the dry pastel gives us accomplished works addressing all subjects, portraits, landscapes, scenes of life, etc., in academic or contemporary styles. Its conservation is guaranteed by its simplicity and by a quality protective glass that eliminates 95% of unwanted reflections and is completely clear. Its place in the Universe of the Arts should also encourage collectors to make it a place of choice in their lives.