Amélie Lemay-Choquette
Par Guy Ouellet
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Illumine
Paul.e
Piet
Graduée de l’Université Concordia à Montréal, en 2012, avec une double spécialisation en art visuel et danse contemporaine, Amélie Lemay-Choquette a travaillé pour les compagnies de danse Sursaut (2012) et Axile (2014), situées à Sherbrooke.
Elle est également l’instigatrice de RURART (2012) un Laboratoire agro-culturel qui valorise les territoires agricoles comme source d’expérimentation et de recherche artistique contemporaine ouvert à tous et situé sur la ferme La Généreuse à Cookshire-Eaton.
Photo:Richard Lebel
Quand s'entrelace peinture et danse
Certains affirment qu’Amélie Lemay-Choquette est une peintre qui danse, tandis que d’autres avancent qu’elle serait plutôt une danseuse qui peint.
Qu’en est-il au juste ?
Art Magazine s’est invité chez l’artiste pour tenter d’élucider ce mystère.
Amélie Lemay-Choquette nous accueille aux portes de son atelier, niché à l’ombre d’un verger enraciné dans la terre familiale.
Enraciné.
Le recours à cet adjectif n’est pas fortuit.
À la manière d’un arbre, la jeune femme se tient devant nous, droite mais sans raideur.
On la devine tout investie de la paix des lieux.
À la question du départ, l’artiste avance une réponse en rappelant son parcours.
« Disons que je me considère aujourd’hui comme une artiste pluridisciplinaire qui expérimente l’art de la performance pour imbriquées la danse et la peinture dans son travail. À la base, j’étais une artiste en art visuel. J’ai étudié à Concordia où j’ai eu Françoise Sullivan comme prof! À l’époque, je travaillais sur de très grands formats avec tout l’élan aérien, toute l’énergie et la gestuelle que ça suppose. C’est comme ça que, tout naturellement, la danse s’est invitée dans mon travail. Ça m’appelait tellement fort que j’ai décidé de retourner au cégep, puis à l’université, en danse cette fois ».
La nature environnante, sereine et généreuse, lui sert depuis toujours d’ancrage autant que de toile de fond dans la création de ses œuvres.
« La nature m’inspire, mon corps crée une danse et la peinture immortalise mon geste sur du verre ».
Mais pourquoi recourir précisément au verre comme support ?
« Je voudrais peindre dans l’air!
La transparence du verre est ce qui s’en approche le plus », lance-t-elle.
Aussi bien dire qu’Amélie Lemay-Choquette a créé son propre médium dans lequel la peinture et la danse s’entrelacent dans l’espace.
De cet enchainement de mouvements, de cette gestuelle dansée résulte des courbes et des volutes de peinture qui seront appliqués sur une plaque de verre posée à la verticale et devant laquelle une seconde plaque, puis une troisième, se superposeront sans se toucher.
Cette façon de faire, alliée aux matériaux utilisés créent des effets de translucidité, de sfumato et d’opacité qui s’activent à la lumière. En effet, lorsqu’on balaie cet ensemble de plaques de verre avec un faisceau lumineux, on voit apparaitre au mur des jeux d’ombres mouvantes d’une beauté saisissante!
On peut aller jusqu’à dire que l’œuvre se met elle-même à danser.
Littéralement.
Que ce soit par le biais de ses œuvres chorégraphiées ou ses peintures sur verre, Amélie Lemay-Choquette tente donc de traduire en mouvements son intériorité.
« Dans tous les cas, il faut que ça parte du vivant...
de qui je suis et de ce que je ressens ».
Spirale