CAPTURER LA BEAUTÉ DU MONDE

Jacynthe Comeau voit la beauté partout. Tout ce qui raconte une histoire la captive. Le bois usé d’une fenêtre, l’oiseau sur son fil, le détail d’un vase, le jeu d’ombres et de lumière sur le nénufar au petit matin. Dans son atelier de Bolton-Est, l’artiste peintre s’applique à ouvrir l’œil pour transmettre un peu de cette beauté au reste du monde.

Dans sa maison de brique blanche entourée de généreux bosquets de rudbeckies, l’atelier de Jacynthe Comeau est baigné de lumière. C’est ici que l’artiste transpose sur toile une partie de sa sensibilité.   « Je suis touchée par les mots, les rencontres et la présence humaine à travers un objet. Le rapport aux choses et la simplicité du quotidien sont mon inspiration. » L’artiste s’amuse à croquer des morceaux choisis du réel. « Je vois la poésie dans l’ordinaire », avoue celle qui aime aussi jouer avec les mots comme en témoignent les titres de ses tableaux.

La peinture comme langage

Entre acrylique, huile et aquarelle, son cœur balance. Elle utilise donc les trois avec la plus grande dextérité, s’amusant avec l’un, jonglant avec l’autre. « Je commence souvent à l’acrylique et je termine à l’huile de façon à pouvoir créer plus de dégradés et de subtilités. » Sa technique est spectaculaire. Perfectionniste, elle porte une attention minutieuse aux détails. Ses cadrages serrés amènent le spectateur avec elle au-delà de l’image. « Non seulement je veux témoigner de la beauté d’un instant, je veux que les gens qui regardent mes tableaux puissent ressentir l’émotion du moment. »

« Je choisis ce que je donne à voir. » – Jacynthe Comeau

En mode exploratoire

Jacynthe est née à St-Léonard d’Aston d’un père agriculteur et d’une mère au foyer de qui elle a hérité l’agilité de la main. « Jeune, j’étais contemplative, ébahie par tout ce que je voyais et que je dessinais. » Si sa mère la voit enseigner, ses profs la voient plutôt s’exprimer en art, l’un d’eux lui répétant Quand le créateur te donne un talent, il faut l’utiliser.

De ses années d’université en art, elle garde le souvenir d’une fille assoiffée de découvertes. « J’expérimentais tout. Je suis encore comme ça. J’ai trop d’intérêts, j’ai de la difficulté à choisir », rigole Jacynthe. « Avec le temps, j’ai envie de m’abandonner davantage et d’oublier un peu la technique. J’aimerais inclure plus de calligraphie dans mes œuvres, peut-être même des collages, explorer d’autres avenues. Une chose est sûre : ce que je fais, c’est ce que je suis. »

Figuratif contemporain

Les peintres Alex Colville et Andrew Wyeth l’inspirent. « Ce sont aussi des peintres qui aiment représenter leur quotidien, ce qui les entoure, la nature. » Avec son style unique, Jacynthe Comeau arrive à créer du réel de façon à la fois graphique et poétique. « Je ne cherche pas à tout dire, à tout montrer. Je focusse  sur des fragments de vie qui m’inspirent en me disant que tout a peut-être été dit, mais pas par moi », conclut-t-elle en souriant.