Nathalie Sanche
Par Gilles Fisette
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Mon parcours de vie
l'heure où je me choisi
Une sculpture en briques de forme triangulaire, à la station de métro Saint-Henri à Montréal, a tracé le destin de Nathalie Sanche.
«J'étais encore un enfant quand j'ai vu cette sculpture pour la première fois. J'ai été fascinée. J'ai ressenti une émotion telle que je me suis dit qu'un jour, je serai une sculptrice», raconte cette native du sud-ouest de Montréal qui, depuis une vingtaine d'années, vit en Estrie.
Artiste polyvalente - elle touche aussi au dessin et à la peinture -, elle est d'abord une sculptrice qui façonne ses oeuvres avec des métaux, surtout de l'aluminium, son médium de prédilection ou, même,... le papier qu'elle tourne et transforme en volume de formes juxtaposées, aériennes et fluides.
Les oeuvres d'art sont ressenties avec les sens et, aussi, avec tout le corps. On dit que les gens sont auditifs ou visuels. On néglige, ajoute-t-elle, que l'on peut aussi être kinesthésique, que l'on peut ressentir avec tout son corps. En regardant une oeuvre, on peut passer par toute une gamme d'émotions, au point d'en avoir des frissons sur la peau, voire même de pleurer d'émotion
«Je ne me considère pas comme une artiste dans le sens où on l'entend habituellement. Je ne fais pas une démarche intellectuelle. Je fais davantage de l'art-thérapie, d'abord pour moi-même et je le partage avec les autres. Créer me fait du bien et je me rend compte que mes créations font aussi du bien à d'autres», souligne-t-elle.
Avec la complicité de son conjoint, Angelo Sorrentino, malheureusement décédé en 2020, elle a créé des oeuvres mariant l'ébénisterie et la fonte de métal, donnant vie à des femmes-tiroirs.
«On a tous des tiroirs en nous. Si on veut se sentir plus libre, plus vivant, il faut faire le ménage dans ses tiroirs. Et ces tiroirs deviennent comme des portes qui s'ouvrent sur autre chose et nous permettent d'avancer», explique-t-elle.
Mais la fonte industrielle de métal a fini par hypothéquer son corps. Pour le reposer, elle s'est alors tournée vers un autre médium nettement plus léger et plus malléable, le papier.
Et maintenant, elle travaille avec de fines tiges d'aluminium qu'elle cintre, plie et agence pour créer des installations où se créent des illusions d'optiques et des jeux de miroir.
Le diadème
Les oeuvres de Mme Sanche peuvent être vues dans sa boutique du centre-ville de Magog. L'une d'elles est exposée à l'extérieur du Centre d'arts visuels, face au Vieux Clocher. Quelque trente-cinq ogives de fines tiges d'aluminium créent des illusions d'optique que peut amplifier le jeu de la lumière, au fur et à mesure qu'on avance sur le trottoir.
Avec sa fille Gabrielle, une artiste peintre, elle signe une exposition intitulée Transformation qui se tient depuis le 6 octobre et jusqu'au 26 mai 2024, au Centre d'interprétation du Marais, à Magog.
Dans quelques mois, du 6 juin 2024 au 20 octobre 2024, elle proposera Le Secret de la chrysalide au Centre d'exposition Léo-Ayotte, à Shawinigan.
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Gabrielle et Nathalie Sanche
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Deux êtres en équilibre
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Alliance de la terre et de la mer